Portes de Bretagne
D'abord, c'est un espace replié, isolé, en retrait de la ville.
Une enceinte informe, faite d'un magma de débris, confins indécis qui proclament l'unité du lieu
Ensuite, c'est la recherche d'un accès et la fouille du milieu.
L'observation attentive de potentielles sentinelles.
Un silence souple, tendu comme l'échine d'un serpent.
Puis c'est l'infiltration qui reprend.
L'œil trace des arcs élaborés sur les surfaces, dans les airs.
Le pied lèche avidement le sol du désert,
alors que tout se met en place.
Hangar avide ouvert sur trois côtés,
Casemate farcie d'ordures,
Comme un mortier
Vivant et organique.
Plus loin court la clôture
Du jardin électrique
Collectif d'engins minables coulés,
Peuple de vestiges hétérogènes, de fresques hallucinogènes,
Mécanique en écriture automatique, habillée de mille visages empâtés.
Finalement la maraude s'effiloche en une collection de déchets en errance,
Doués de leur propre consistance.
La marée se retire.
L'épave demeure.
Dans la ligne de mire,
la friche se meurt.